Avant que les médias ne s’emballent à l’occasion de sa mort prochaine, disons-le tout net : Alain Delon est un mauvais acteur !

Un Acteur (notez le grand A) rentre dans la peau de différents personnages pour nous faire croire le temps d’un film qu’il est quelqu’un d’autre ; chaque fois un autre. Alain Delon ne sait jouer qu’un seul personnage : celui qui ne dit rien et n’en pense pas plus.

Sait-il faire autre chose ?… Saurait-il se rendre aussi crédible (faites marcher votre imagination) en paysan paumé qu’en chef d’entreprise ? en simple d’esprit qu’en génie de la finance ? en mineur de fond ? en courtisan à Versailles ? ou en Zaza de la Cage aux Folles ? Certains acteurs y arrivent (et parmi eux certain(s) dont on n’a plus le droit de dire le nom …), qui savent nous faire rire comme nous émouvoir,  se montrer jovial ou rabat-joie, héroïque ou veule, sympa ou exécrable.

Alain Delon n’aura eu qu’un rôle dans sa vie. Le sourcil légèrement froncé, le regard perdu au loin pour simuler la profondeur, inexpressif dans les gestes comme sur le visage (voir en bas de page), on sent sa détermination à jouer le beau ténébreux. Un peu fastoche. Ténébreux, pourtant, il le joue assez bien ; et beau, il l’est à nul autre pareil. Ce qui lui vaut le statut de « Aïcone of french cinéma » (en référence à …) : une icone du cinéma français (traduction pour les non anglophones). Statut culte qu’il doit surtout à son physique renversant de beauté.

Alors bien sûr, il y a eu les films de Visconti. Rocco et ses Frères : il avait 25 ans, il était jeune et fougueux, il ne savait pas encore qu’il était destiné à une carrière d’homme profond. Et n’est-il pas sublime dans le Guépard ? Un grand acteur, dans ce film ?… Non ! juste un acteur dans un grand film.

Les grands rôles d’Alain Delon :

Vous remarquerez les commissures légèrement tombantes et les rides inter-sourcils volontairement appuyées : on ne plaisante pas avec Alain Delon.

D’ailleurs, pourriez-vous l’imaginer dans un rôle comique ?…