EPISODE 1 : les photos
Les plus anciens d’entre nous se rappellent peut-être les séances de projection de diapositives pour les amis venus dîner. Drap blanc tendu sur le mur, pile de livres sous le projecteur, fauteuils tournés vers l’écran. C’était une fierté et un confort certain de montrer et de regarder des photos sur le plus grand écran possible.
L’apparition de la photo numérique il y a une trentaine d’années a remis au clou le drap blanc au profit de l’écran d’ordinateur. On est passé de 2m x 2m à 40cm x 40cm.
Mais quand les téléphones portables ont permis de prendre des photos avec une facilité déconcertante et de les regarder de même, tout le monde a boudé les autres écrans, et s’est mis à s’exclamer devant des paysages majestueux réduits à quelques cm². Il y a comme une vague impression que ces gens-là passent à côté de quelque chose.
Le must aujourd’hui pour certains : photos et vidéos sur sa montre connectée. « Titanic » en 2cm x 2, …quel spectacle en perspective ! Et pour les photos de groupe, merci d’insérer la légende, on ne reconnait pas très bien le troisième rang.
Pourquoi faire grand quand on peut faire mini ?…
EPISODE 2 : Les toilettes
Pendant des décennies, l’accès aux toilettes domestiques (à l’époque : les latrines) consistait à s’assoir dehors sur une planche trouée, et à vider (de temps en temps) le seau qui se trouvait dessous en balançant le contenu au fond du jardin. Pas très confortable ni engageant.
Depuis on a trouvé un moyen autrement plus pratique et plus hygiénique de se débarrasser de ses excréments directement dans la fosse : la chasse d’eau.
Mais les nostalgiques, adeptes du « qui a le PLUS veut le MOINS », ont entamé depuis une dizaine d’années un retour à la planche de bois et au seau à vider, installables cette fois même dans la maison : les toilettes sèches. Le principe : on empile les cacas dans la sciure et on jette quand c’est plein (qui se charge de la corvée ?…).
Pourquoi faire propre quand on peut faire sale ?…
EPISODE 3 : Le disque
La révolution de la haute-fidélité dans les années 70 a amené les particuliers à se doter de matériel de son, devenu plus indispensable que la télé ou le téléphone (fixe) chez les jeunes de l’époque.
Et ce fut la ruée vers les « chaînes Hi-Fi ». Amplis, platines, et surtout monstrueuses enceintes (on disait les baffles) ont envahi les salons bourgeois comme les studios d’étudiants. Et en effet, comparé au transistor ou au Topaze, on obtenait une restitution de son d’une qualité incomparable et bluffante (on se croirait au concert). De progrès en progrès, on en est arrivé à la 2ème révolution : le disque vinyle concurrencé par le disque compact au laser (on l’a appelé : le CD). Et là, le summum de la qualité musicale a investi les foyers des mélomanes : fini les craquements, les rayures, le chiffon antistatique, la pointe qui ripe sur les sillons, la recherche imprécise du morceau préféré. Franchement, on n’a pas fait mieux depuis.
Mais… Depuis une dizaine d’années, promu par un besoin mystérieux d’en finir avec la perfection, le vinyle revient en force et fait l’objet d’un engouement, très branché convenons-en, de la part de ceux qui, apparemment, savourent les craquements que nous honnissions. Comprenne qui pourra.
Pourquoi faire beau quand on peut faire moche ?…
EPILOGUE
Peut-être bientôt certain.e.s, toujours en mal de ce qui se faisait de moins bien avant, bouderont la machine à laver en disant : Oh, je préfère laver mon linge sale à la main, c’est plus authentique, et ça me rappelle le bon vieux temps où mon arrière-grand-mère allait trimer dans l’eau froide du lavoir en plein hiver.
Autres épisodes à suivre, selon l’évolution des mœurs (et des techniques).
Et bien pas moi ma chère Catoche !
Car qu’on se le dise, la machine à laver le linge est certainement la meilleure avancée technologique pour la femme !!!
Dixit l’épouse et la mère de 3 enfants à la maison qui peut en attester.
J’irai même à dire qu’il en est de même avec le lave-vaisselle.
En vacances actuellement sans lave-vaisselle, nous nous « tapons » la corvée à tour de rôle avec l’amoureux et l’aîné et mon Dieu que c’est pénible.
Je n’imagine donc pas devoir laver à la main les serviettes de plage XXL et les tenues de l’after plage 🙈
Sans parler de la surconsommation d’eau !!!
J’ai lu un jour qu’un cycle normal de lave-vaisselle consommait 6 L d’eau là où un lavage à la main en consommait pour le même nombre de vaisselle au moins 12. Et il en est de même pour le lave-linge.
Pour ce qui est des photos, je suis actuellement en train de réaliser des livres photos en format A4 pour chacun des membres de ma tribu. Tâche chronophage et onéreuse, où je légende chaque photo avec sa date et son histoire !
Certes ce n’est pas aussi grand que le drap tendu de notre enfance bien que chez moi nous tendions un projecteur, les finances familiales pouvant se le permettre, ledit projecteur avait remplacé le drap ; mais le livre photo est déjà mieux que de regarder les photos sur le smarthphone.
Les enfants se régalent de découvrir leur histoire au fil des pages de leurs livres. Car des livres il y a ! On ne fait pas rentrer des milliers de photos (magie de l’instant capturé par le téléphone) en un livre.
Je n’évoquerait pas le sujet des toilettes sèches que je trouve au demeurant très bien lors de festivals et/ou concerts mais que je n’inviterai pas à rentrer chez moi. Rien ne remplacera nos 4 WC suspendus si confortables et hygiéniques !
Quant aux vinyles, là encore je te retrouve.
Je n’achète que très peu de CD, préférant la playlist de mon mobile et une enceinte mobile de qualité, mais chaque nouvel opus de mon chouchou (que tu dois détester comme la majorité des gens) Benjamin Biolay, fait l’objet d’un achat à la FNAC. Et je suis ahurie de constater que les vinyles, au demeurant encombrants et fragiles comme tu le stipules, coûtent deux fois plus chers que les CD ?!?
Sans compter l’investissement idoines que cela implique.
Apparemment taxés de qualités acoustiques meilleures, je les laisse volontiers aux oreilles absolues (tel Biolay qui l’a), ou du moins à ceux qui pensent l’avoir, mélomanes d’un nouveau genre, et je me contente d’écouter mon CD dans la voiture car à la maison aussi mes hommes n’aimant pas BB, je prends donc mon kiff seule, au volant de ma titine.
Je me demande d’ailleurs comment font les adaptes du vyniles XXL pour écouter la musique en voiture ?
Ils doivent certainement avoir recours aux applications musicales de leur téléphone. Pas très catholiques pour des mélomanes !
Dixit une catholique pratiquante du Seigneur pas des vinyles 🤣 (désolée ma Catoche, je n’ai pas pu m’empêcher cette dernière tirade 😘).