Suite au grave accident  qu’a provoqué, « sous emprise de stupéfiants » selon l’expression consacrée, un artiste comique bien connu et apprécié de tous, le ministre de l’intérieur a cru bon de s’indigner publiquement en suggérant une tolérance zéro pour l’alcool ou la drogue au volant, en vertu de son récurrent principe du tout-répression. Haro sur le conducteur franchouillard qui prend sa voiture après un verre de bière !

On pouvait s’attendre, vu le milieu dans lequel évolue le responsable de l’accident, à ce que, à la place de ces effets d’annonces médiatiques visant le français moyen, le ministre lance un grand coup de balai (ou, plus efficace : un jet de karcher !) dans ce milieu privilégié du show biz, où sniffer son rail de coke vaut adoubement par ses pairs : monde des artistes, de la télé, de la mode, du sport, de la politique, …poudres et cachetons s’avalent comme pour vous et moi le café du matin.

Mais que nenni ! Touche pas à mes potes !

On arrête sans sommation un jeune de banlieue pour 3 grammes de cannabis dans la poche. Mais on laisse filer la ligne (de) blanche sur les tablettes des gens renommés et fortunés, qui, au vu et au su de tout le monde, se jouent des colères feintes du ministre.