En matière de vocabulaire dans ses discours, il a été démontré que Donald Trump se contente très souvent des 140 caractères que lui autorise Twitter pour annoncer ses intentions politiques. D’autre part, il met à profit ses 50 ans d’expérience comme vendeur, rapporte un média américain, en utilisant les mêmes techniques que les vendeurs : il laisse croire qu’il sait de quoi il parle et répète ses phrases quand il veut renforcer une affirmation. C’est là qu’il excelle.
Une stratégie règle ses discours (mais est-ce bien une stratégie ? ou simplement une pauvreté de langage ?) : l’utilisation effrénée des superlatifs soit à l’égard de son pays, ou mieux : à l’égard de lui-même.
Quelques extraits de discours (sans trucages) :
CHAPITRE 1 / La forme superlative
« Aux États-Unis nous avons l’air le plus pur au monde. »
« Aux Etats-Unis nous avons l’eau la plus pure au monde. »
« L’armée des Etats-Unis est la plus forte du monde .»
«J’ai donné à mon pays l’économie la plus forte de son histoire.»
« Les réductions d’impôt engendrées par ma réforme sont les plus importantes de l’histoire. »
«En moins de deux ans, mon administration a accompli plus que toute autre administration dans l’Histoire de notre pays.»
« Je serai le plus grand président pour l’emploi que Dieu ait jamais créé ». (Pendant sa campagne électorale)
CHAPITRE 2 / Les adjectifs de taille
« Qui sait, mais peut-être que les agences de renseignement vont se retrouver avec une énorme tache à leur dossier. Une tache énorme.»
« Plusieurs constructeurs automobiles vont déménager aux États-Unis, de grosses nouvelles vont être annoncées. Fiat Chrysler a annoncé qu’une grosse, grosse usine serait construite dans notre pays. »
« J’ai nommé aujourd’hui David Shulkin ministre des Anciens combattants. David est fantastique, il est fantastique. Il va faire un travail vraiment génial. » [Un ado n’aurait pas trouvé mieux].
Et le préféré :
« L’équipe qui occupe les postes les plus importants à la Maison-Blanche est incroyablement talentueuse. »
« La rencontre du week-end avec le président chinois était incroyablement utile et productive!»
« Mon entretien avec le roi Abdallah de Jordanie ? Tout simplement incroyable »!
« Au cours de la fin de semaine, on m’a fait une offre de 2 milliards de dollars pour conclure une entente avec un homme très, très, très incroyable, un grand, grand promoteur immobilier du Moyen-Orient. » [bouquet final].
Tel une star awardisée dont la taille du cerveau est inversement proportionnelle à la taille du porte-monnaie, et qui en interview n’est capable que de balbutier quelques mots d’une banalité effrayante, Donald Trump essaie de donner du volume à ses propos creux par un choix judicieux de vocabulaire dans le registre des superlatifs. …Dont l’impact croît avec leur redondance.
Dépourvu de sens politique mais garanti accessible à tous.
Bonus : dans 7 discours tenus pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a fait référence à lui-même 850 fois.