«  Donnez-leur du pain et des jeux, et le peuple sera content ! », se gaussaient les empereurs romains.

Jusqu’à présent, de nos jours, tout le monde avait du pain. Et bien maintenant, voici les jeux ! Dans la grande arène de Moscou, le peuple exulte. Nos ministres aussi.

Demain, le peuple se fera flashé à 82 km/h ; hier on lui a baissé son allocation logement; bientôt, son patron le licenciera comme un chien après 30 ans de service ; ce soir le litre d’essence augmentera de 10 c pour son départ en vacances.

Mais qu’importe, puisque le grand jeu du ballon rond, des salaires exorbitants et des stars de pacotille nous unit dans la joie et redonne au français moyen sa raison de vivre.

Peuple si prompt à la mobilisation, te joindras-tu au concert de klaxon quand le nombre d’infirmières dans les hôpitaux sera réduit de moitié ? Te rassembleras-tu avec tes amis sur la place de la ville quand ton indemnité chômage n’existera plus ? Crieras-tu dans la rue quand des juges, des postiers, des enseignants, des policiers, des médecins, se suicideront parce que l’Etat les empêche d’exercer le métier qu’ils ont choisi ?